sornette

sornette [ sɔrnɛt ] n. f.

• v. 1420; p.-ê. de l'a. fr. sorne « raillerie »; cf. sournois

♦ Vieilli (surtout plur.) Propos frivoles et creux; affirmations qui ne reposent sur rien. ⇒ baliverne, fadaise. Raconter, débiter des sornettes. « Ceux qui ne s'intéressent plus qu'aux vieilleries ou qu'aux sornettes » (A. Gide).

● sornette nom féminin (moyen français sorne, plaisanterie, de l'ancien provençal sorn, sombre) Discours, propos frivole : Débiter des sornettes. ● sornette (citations) nom féminin (moyen français sorne, plaisanterie, de l'ancien provençal sorn, sombre) Charles Perrault Paris 1628-Paris 1703 […] il est des temps et des lieux Où le grave et le sérieux Ne valent pas d'agréables sornettes. Peau-d'Âne, Préface ● sornette (synonymes) nom féminin (moyen français sorne, plaisanterie, de l'ancien provençal sorn, sombre) Discours, propos frivole

Synonymes :

- balivernes

- billevesées

- chansons

- fadaises

- fariboles

sornette

n. f. Fam. (Surtout au Plur.) Propos frivole, bagatelle, bêtise.

⇒SORNETTE, subst. fém.

A. — Le plus souvent au plur.

1. Chose insignifiante, de peu d'importance. Ce n'est pas pour être M^me la maréchale, je me soucie de ces sornettes comme de la conscience de M^me Marneffe (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 159). On n'a plus le respect; on a perdu la foi; Les usages anciens sont traités de sornettes (PONSARD, Honn. et argent, 1853, II, 7, p. 45).

2. a) Discours, propos ou écrit dénué d'intérêt; affirmation sans fondement. Synon. bagatelle, baliverne (fam.), billevesée (littér. ou fam.), calembredaine, chanson, conte, fadaise, faribole (fam.), foutaise (vulg.), plaisanterie. Dire, conter, débiter des sornettes (à qqn); écouter des sornettes. Il ne faut pas ajouter foi à de semblables sornettes, bonnes à endormir les enfants (DU CAMP, Nil, 1854, p. 72). Quand ils étaient petits, il les amusait de rengaines et de sornettes qu'ils réclamaient à chaque visite et qu'ils écoutaient toujours avec le même plaisir (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 105).

— Au sing., rare. On sera les sauterelles des étoiles. Et puis, on verra Dieu. Ta ta ta. Fadaises que tous ces paradis. Dieu est une sornette monstre (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 42). Je lui ai parlé de loin, quelques mots, moitié honnêteté, moitié sornette (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 84).

b) P. iron. [Dans le dialogue, empl. ell. ou interj.; fonctionne comme un adv. de phrase; pour exprimer que l'interlocuteur ne croit pas à l'affirmation qui vient d'être exprimée ou qu'il y attache peu d'importance] Synon. bagatelles, chansons, fadaises, histoires. Hero: (...) Elle ne sait pas que je suis irrésistible. Cela m'enlève la moitié de mes chances. La Comtesse: Sornettes! Dans deux jours Tigre ou vous, tout s'embrouillera dans sa tête (ANOUILH, Répét., 1950, III, p. 90).

— [Fonctionne comme un adv. de phrase à valeur de nég.] — Comprends-tu? disait-il. On invoque le temps qui a changé, les pluies au moment des floraisons, l'épuisement de la terre. Sornettes. Depuis que ce pays est ce pays, le même régime atmosphérique y règne, réglé par la respiration, par l'haleine de l'océan (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 190).

B. — Région. (Berry, Sologne). Sobriquet, surnom. Tous ces hommes d'ailleurs, (...) parmi lesquels se recrutait une main-d'œuvre occasionnelle, avaient ainsi leur sobriquet, leur sornette comme on dit en Sologne. Volat, le grand Volat, sec et blafard, aux yeux enfoncés creux sous un front dur comme caillou, on l'appelait par derrière Malcourtois (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 24).

Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. [Ca 1420 BL.-W.^1-5] ca 1452 sournette « devinette ou autre jeu qu'on joue en société » (Litt. remiss., ex Reg 181, ch. 163 ds DU CANGE, s.v. subsannatio); 1458 [ms.] sornete (ARNOUL GRÉBAN, Myst. de la Passion, éd. O. Jodogne, 5464); 2. 1465 sournette « propos vide de sens, amusant; plaisanterie » (La Folie des Gorriers, 413 ds Rec. gén. de Sotties, éd. E. Picot, t. I, p. 164); fin XV^e s. sornettes (GUILLAUME ALEXIS, Le Blason des Faulses amours, 3 ds Œuvres poét., éd. A. Piaget et E. Picot, t. I, p. 185). Dimin. du m. fr. sorne « morgue, hauteur », fin XIV^e s. (CHRISTINE DE PISAN, Chemin de long estude, éd. R. Püschel, 2884), d'où aussi ca 1470 sornet « raillerie, moquerie » (G. CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. IV, p. 132, 12) et ca 1478 le verbe sorner « railler » (GUILLAUME COQUILLART, Blason des armes et des dames, 382 ds Œuvres, éd. M.-J. Freeman, p. 264), à rattacher à l'a. prov. sorn « sombre, obscur », ca 1290 (V. de S. Honorat ds RAYN.), v. sournois. Fréq. abs. littér.:89. Bbg. THURNEYSEN 1884, p. 113. — VAGANAY (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t. 32, p. 165.

sornette [sɔʀnɛt] n. f.

ÉTYM. V. 1420; p.-ê. de l'anc. franç. sorne « raillerie » ou du provençal sorn « sombre », pour désigner les histoires de la veillée, de la sorne (nuit), remotivation de « moquerie », de sorner « se moquer », à rattacher au lat. sordere « être méprisé » (P. Guiraud). → Sournois.

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♦ Vieilli (surtout plur.). Propos frivoles et creux; affirmations qui ne reposent sur rien. ⇒ Bagatelle (supra cit. 5), balançoire, baliverne, billevesée, calembredaine, conte, coquecigrue, fagot (supra cit. 6). || « Des vers, des contes bleus (cit. 7), de frivoles sornettes » (Boileau). || Conter, débiter, écouter des sornettes (→ Profiter, cit. 10).

1 Trop nombreux sont en France, aujourd'hui, ceux qui ne s'intéressent plus qu'aux vieilleries ou qu'aux sornettes.

Gide, Journal, 11 nov. 1924.

2 Mais je vous ai déjà expliqué que je n'y suis pour rien, que ce sont ces deux administrateurs qui m'ont empêché de tenir ma promesse.

— Inutile de me répéter toujours les mêmes sornettes.

René Floriot, La vérité tient à un fil, p. 30.

Encyclopédie Universelle. 2012.